Les bureaux de sept syndicats d’enseignants de la Direction régionale de Taroudant ont appelé à une grève régionale de 48 heures et à une marche de solidarité avec l’enseignant condamné par le tribunal de la ville à dix mois d’emprisonnement, dont six fermes, et d’une amende de 40 000 DH.
Les bureaux provinciaux des sept syndicats, incluant les antennes locales des cinq plus représentatifs du secteur de l’Education nationale ont tenu, mercredi, une réunion à l’issue de laquelle ils ont décidé de s’en tenir à l’innocence de l’enseignant Boujemaâ Dahman, enseignant du groupe scolaire Aourir dans la commune rurale de Bounrar (province de Taroudant). « D’autant plus qu’il est resté, tout au long de sa période de jugement, fidèle à ses déclarations, et de son déni total d’avoir violenté de l’élève Meriem« , qui poursuit ses études dans sa classe, dans l’un des villages de la région de Taroudant.
Les syndicats déclarent ainsi leur entière solidarité avec le professeur, et ont considéré que la décision de justice prise à son encontre « a été sévère pour un homme qui a consacré une partie de sa vie en enseignant les habitants de la région« , tout en exigeant du ministère de l’Education nationale de « protéger ses employés« .
Il convient également de noter qu’un certain nombre d’établissements d’enseignement du Souss-Massa, ainsi que dans d’autres régions du royaume, ont commencé à élaborer un programme de protestation pour exprimer leur solidarité avec l’enseignant dit « de Taroudant », par le biais de sit-in dans leurs établissements et des bannières qui expriment leur solidarité.
Suite au relais massif sur les réseaux sociaux de photos montrant une élève de Taroudant gravement battue, le ministère de l’Éducation nationale a en effet décidé de suspendre le présumé « coupable » le 15 janvier dernier. Des sources du ministère avaient alors déclaré à Hespress qu’il a été décidé de suspendre l’enseignant à titre préventif, « jusqu’à ce que la vérité soit pleinement révélée et que l’enquête judiciaire avec lui soit terminée ».
La Direction régionale du ministère de Saïd Amzazi à Taroudant avait annoncé plus tôt la formation d’une « commission quadruple de cadres pédagogiques de suivi avec le responsable de l’Observatoire régional contre la violence en milieu scolaire, pour mener une recherche approfondie » sur cette affaire massivement traitée par plusieurs supports médiatiques.
De son coté, le tribunal de Taroudant a décidé de condamner, en première instance, l’enseignant à 10 mois de prison (dont 6 fermes). Notons que les sources de Hespress ont rapporté que l’enseignant, jugé en premier ressort, nie les accusations portées contre lui par la famille de l’élève victime de graves violences physiques. Il aurait parlé aux autorités compétentes des confessions que lui auraient faites l’élève au sujet des « mauvais traitements infligés par sa mère, qui a tenté de lui faire porter l’accusation« .