La cheffe de l’ONU pour les droits de l’Homme, Michelle Bachelet, a réclamé, lundi 3 septembre, une libération « immédiate » des deux journalistes birmans de l’agence Reuters condamnés lundi en Birmanie à 7 ans de prison pour avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas par l’armée.
« J’ai été choquée. (…) Tout le procès était une parodie de justice », a déclaré à la presse Mme Bachelet, qui a pris ses fonctions lundi à Genève.
« Je pense que l’information qu’ils ont donnée sur le massacre était d’intérêt public », a-t-elle ajouté, exhortant le gouvernement de Birmanie « à les libérer dès que possible, immédiatement ».
Plus tard, dans un communiqué Bachelet a plaidé pour une une libération « sans condition ». « Leur condamnation fait suite à un processus juridique qui a clairement violé les normes internationales. Elle envoie le message à tous les journalistes de Birmanie qu’ils ne peuvent pas opérer sans crainte, mais qu’ils doivent plutôt choisir entre l’autocensure ou le risque de poursuites judiciaires », a-t-elle estimé.
Mme Bachelet, qui succède au Jordanien Zeid Ra’ad Al Hussein, a par ailleurs annoncé que le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme allait publier ces prochains jours un rapport sur la liberté d’expression en Birmanie.
Les deux reporters, Wa Lone et Kyaw Soe Oo, en détention préventive depuis décembre, ont été condamnés lundi à sept ans de prison pour avoir « tous deux porté atteinte au secret d’État », en s’étant procuré, selon l’accusation, des documents relatifs aux opérations des forces de sécurité birmanes dans l’État Rakhine.