Partie mais jamais oubliée. Décédée le 18 janvier 2016 lors attentats terroristes de Ouagadougou, la photographe et artiste marocaine Leila Alaoui continue de vivre à travers ses oeuvres, exposés dans les quatre coins du globe et dans le coeur de ses proches et de ceux qui l’ont connue.
Quatre ans après cette brutale tragédie, sa famille a tenu à lui rendre un hommage à travers un texte poignant publié sur les réseaux sociaux, ce samedi 18 janvier.
« Voir périr Leila à la fleur de l’âge reste inconsolable malgré le fait que nous nous soyons résignés à l’évidence que la mort arrachera qui que ce soit à tout âge et en tout lieu. Et si nous ne songeons que rarement à voir nos proches emportés par elle, c’est que nous sommes peu enclins à envisager d’être frappés par les pires maux, comme si nous étions prémunis contre eux ou que nous ayons suivi une voie moins périlleuse que celle des malheureux que nous croisons sur notre chemin et dont les peines nous rappelle à notre vulnérabilité commune », peut-on lire sur la page Facebook de la Fondation Leila Alaoui.
« Ces quatre longues années, notre douleur n’a rien perdu de sa véhémence initiale. Elle se ravive et s’affermit au fil des jours, au fil de l’absence (…) Leila fut une femme de cœur dont le nom vit et continuera de vivre dans les mémoires tant qu’il y aura des curieux des mouvements migratoires ayant bouleversé le bassin méditerranéen en ce début de siècle, tant qu’il y aura une seule femme ou un seul homme curieux de savoir ce qu’a pu être une artiste marocaine libre, mue tout au long de son existence par un engagement humaniste indomptable et par une expression indépendante alors que l’autocensure battait son plein dans les milieux artistiques et intellectuels de son pays et de son époque ».
Voir périr Leila à la fleur de l’âge reste inconsolable malgré le fait que nous nous soyons résignés à l’évidence que la…
Publiée par Fondation Leila Alaoui sur Samedi 18 janvier 2020
Photographe et vidéaste née en 1982 à Paris, Leila Alaoui a étudié la photographie à l’université de New-York. Elle utilisait la photographie et l’art vidéo pour exprimer des réalités sociales à travers un langage visuel qui se situe aux limites du documentaire et des arts plastiques.
Son travail est exposé dans les quatre coins du monde depuis 2009, notamment à l’Art Dubaï, l’Institut du monde arabe et la Maison européenne de la photographie à Paris. Ses photographies ont été publiées dans de nombreux journaux et magazines, notamment le New-York Times et Vogue.
L’engagement humanitaire de Leila Alaoui incluait, entre autres, des mandats photographiques pour des ONG reconnues comme le Danish Refugee Council, Search for Common Ground et le HCR.
En janvier 2016, alors qu’elle était mandatée par Amnesty International pour réaliser un travail sur les droits des femmes au Burkina Faso, Leila Alaoui a été victime des attaques terroristes de Ouagadougou du 15 janvier 2016.