La Direction de la prévision et de la prospective du Haut-commissariat au plan (HCP) a publié un rapport sur la situation économique pour l’année 2019 et ses perspectives de développement au cours de l’année 2020. L’un des principaux enseignements à en tirer est que croissance économique marocaine reste intimement liée au développement du secteur agricole, et que l’investissement reste à un niveau faible.
Le HCP prévoit pour 2020 une croissance de 3,5% du Produit intérieur brut (PIB) en 2020, contre 2,3% en 2019. Une croissance qui sera « affectée par plusieurs obstacles entravant sa contribution à l’emploi, la redistribution des revenus sociaux et fonciers et à l’amélioration du niveau de vie de la population », selon le rapport qui fait une analyse de la situation macro-économique en 2019 et des perspectives de son évolution en 2020.
En terme nominal, le PIB marocain devrait plutôt enregistrer une progression de 4,7% au lieu de 3,2% en 2019. Le HCP signale que cette évolution fait ressortir une « légère hausse de l’inflation, mesurée par l’indice implicite du PIB, de 1,1% au lieu de 0,8% en 2019 ».
L’analyse sectorielle indique que l’agriculture connaîtra une hausse de l’ordre de 6,4% en 2020, compensant une baisse de 4,3% enregistrée en 2019. S’agissant de l’industrie (hors énergie), l’activité devrait s’affermir avec une croissance de 3% en 2020 contre 2,3% en 2019.
Pour sa part, le secteur des services devrait maintenir son niveau de croissance à 3,1% en 2020, suite à l’amélioration des activités des services marchands, en particulier, celles du commerce et du transport, « tirées par la vigueur de la demande intérieure ».
Les services non marchands devraient également se consolider pour dégager une valeur ajoutée en hausse de 3% par rapport à 2019. Ce sera le résultat de la mise en œuvre de la deuxième tranche de l’augmentation des salaires dans l’administration publique en vertu de l’Accord social tripartite signé en avril 2019 entre le gouvernement et les syndicats. Les activités non agricoles devraient suivre la tendance en augmentant de 3%, au lieu de 3,3% en 2019.
Le HCP souligne que les perspectives de l’économie nationale établies par sa Direction de la prévision et de la prospective pour 2020 prennent en considération les dispositions annoncées dans la loi de Finances 2020 en matière de fiscalité, de dépenses d’investissement et de fonctionnement.
Dans le domaine de l’agriculture, ces perspectives supposent, compte tenu du niveau de précipitations observé jusqu’à fin décembre 2019, « la réalisation d’une production céréalière moyenne durant la campagne 2019-2020 » et « la consolidation des performances des autres cultures et de l’activité de l’élevage ».
Des prévisions qui tiennent compte également de l’amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc de près de 3% en 2020, au lieu de 1,5% une année auparavant, de la reprise attendue des transferts des MRE, et des investissements directs étrangers (IDE) après leur tassement en 2019.
Dans ces circonstances, Le HCP recommande notamment la réduction du recours à l’emprunt interne pour couvrir les besoins de financement, afin d’exclure le secteur privé du marché financier intérieur.
