Quand Ghosn affirme avoir fui "non pas la justice mais l'injustice" du Japon

Quand Ghosn affirme avoir fui "non pas la justice mais l'injustice" du Japon
jeudi 9 janvier 2020 - 10:39

L’ancien patron de Renault-Nissan-Mitsubishi, Carlos Ghosn sous le coup d’un mandat d’arrêt japonais, neuf jours après sa rocambolesque évasion du Japon, s’est défendu à Beyrouth, mercredi 8 janvier devant la presse internationale composée d’environ 150 journalistes triés sur le volet. Il s’est dit être victime d’un coup monté à son encontre qui aurait été organisé par Nissan, le procureur ainsi que des officiels japonais qu’il n’a voulu ni nommer ni désigner pour ne pas embarrasser le Liban. Toujours est-il, qu’il a parlé d’un « complot parce que la manœuvre était organisée » et a cité des noms.

Et de dénoncer : « Qui faisait partie de ce complot ? A l’évidence Hiroto Saikawa (longtemps son bras droit, forcé de démissionner après avoir reconnu avoir perçu une prime indue), Hari Nada (un des vice-présidents de Nissan et l’un des principaux lanceurs d’alerte, rétrogradé depuis à un poste de conseiller) et Toshiaki Onuma (autre haute sommité de Nissan, dont le parquet s’est nourri de déclarations contre une garantie d’échapper à toute poursuite) ».

« Mais il y a bien d’autres personnes » a-t-il ajouté, notamment « Masakazu Toyoda, membre du conseil d’administration et responsable du comité de nomination, faisait le lien entre le conseil de Nissan et les autorités ».

Accusé de malversations financières au Japon, Carlos Ghosn a été, au lendemain de ce point de presse d’une durée de plus de deux heures trente, convoqué par le parquet libanais. Cette convocation fait suite à une demande d’arrestation d’Interpol (notice rouge) et une requête déposée par des avocats concernant une visite en Israël de l’ancien PDG de Renault-Nissan.

En effet, Beyrouth interdit à ses ressortissants de se rendre en Israël ou d’avoir des contacts dans l’Etat hébreu avec lequel le Liban est en état de guerre. Carlos Ghosn, devra subir un « interrogatoire qui se tiendra jeudi et où il devra être entendu par le parquet libanais au sujet de la notice rouge« , communiquée à Interpol par le Japon.

Mais cette formalité ne devrait en principe pas trop embarrasser l’homme d’affaires, en fuite. Le Liban, ayant déjà fait savoir au Japon ne pas avoir d’accord d’extradition. Aussi, tant que l’ex patron de Renault-Nissan-Mitsubishi sera sur le territoire d’un de ses trois pays le Liban, la France et le Brésil (il est également ressortissant français et brésilien), il n’encourra aucun risque d’extradition.

Mercredi, après-midi donc, le magnat a contre-attaqué en se rappelant au bon souvenir de tous et plus particulièrement à celui du système judiciaire japonais qu’il a fui d’une manière digne des plus grands scénarios hollywoodiens. Il en a dressé un tableau noir et qui a vite fait de faire réagir le parquet de Tokyo. Ce dernier dès la fin de la conférence de presse, a immédiatement dénoncé des allégations fausses et « inacceptables » et a évoqué des critiques « unilatérales et inacceptables à l’encontre de la justice nippone ».

Carlos Ghosn en s’exprimant devant la presse, a, en plus de faire montre d’une maestria en maîtrisant à merveille son sujet, a démonté méticuleusement le dossier accusateur en présentant documents, non-dits et une suite d’arguments pour le moins convaincants. Ghosn a, en outre, affiché sa volonté de faire valoir ses droits, aussi bien, auprès de Nissan que de Renault qu’il accuse du reste, de l’avoir « fait démissionner » alors qu’il aspirait à une retraite.

Il a exprimé sa gratitude envers sa femme, ses amis, ses avocats, et ceux qui l’ont soutenu depuis le début de sa mésaventure en novembre 2018 détaillant au passage son cauchemar et dénonçant ses quatre mois et demi de détention ainsi que les privations de liberté subies. Il a en outre imputé son arrestation et sa mise à l’écart immédiate aux faibles performances économiques de l’alliance, seule à être en baisse dans le secteur qui lui, affiche, en revanche, une nette augmentation. La crainte des Japonais de Nissan de se faire « absorber » par les Français de Renault n’est pas en reste dans sa mésaventure.

Pour conclure, Carlos Ghosn s’est dit pour sa part, « prêt à répondre à un procès, si ce procès était équitable » et que le but de sa conférence était évidemment d’essayer d’expliquer que « son affaire » était avant tout un complot orchestré parce qu’il gênait, et qu’il fallait qu’il soit éliminé pour que la France ne renforce pas son pouvoir chez Nissan. Des arguments et des explications qui ont été en général plutôt convaincants et même bien accueillis mais qui pour autant n’éteignent pas l’incendie dans la demeure Ghosn.

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