Lors de leur 46ème manifestation hebdomadaire, en Algérie les étudiants n’ont pas manqué le rendez-vous de leur contestation. Un peu partout donc, en Algérie, étudiants appuyés comme à l’accoutumée par les citoyens de la société civile ont marché dans les rues des différentes wilayas et villes universitaires du pays.
Mêmes convictions et mêmes slogans, ils ont une fois de plus rejeté le pouvoir en place en scandant « Etat civil, pas militaire », et le slogan phare du Hirak ; « Silmya ». La capitale Alger, n’était pas en reste et des milliers d’étudiants, pourtant en pleine période d’examens ont été rejoints par des riverains et des citoyens dans leur marche. Tous ont manifesté contre le système politique en place, pour la libération des détenus d’opinions, la liberté de presse et de l’indépendance de la justice.
S’il est vrai que la mobilisation ne semble pas faiblir, c’est à cause de la rigidité du régime, incarnée par le commandement militaire détenant toutes les ficelles du pouvoir. Sous cette forme, il n’a pas permis un compromis de nature à réconcilier les Algériens avec leur Institution. Mais en Algérie, il y a longtemps que la logique de la force a toujours insisté pour l’emporter sur la voix du peuple, car la raison politique porte l’uniforme.
Aussi et en persistant justement, à se regarder depuis février en chiens de faïence force est de constater, qu’il n’y a toujours ni vainqueur ni vaincu. Et la partie est loin d’avoir été jouée. Ni la rue qui reste ancrée dans ses convictions revendicatives ni l’exécutif qui s’accroche à ses privilèges, ne veulent en démordre.
Pire, la nouvelle conjoncture politique qui se dessine après l’avènement d’Abdelmadjid Tebboune, ne peut aboutir au meilleur des cas qu’à des prolongations. C’est à l’usure que se joue l’avenir de l’Algérie entre un mouvement populaire combatif qui mordicus ne veut pas abdiquer en maintenant ses sorties pacifiques bihebdomadaires et un pouvoir qui maintient le cap en faisant la sourde oreille.
