Le Venezuela revit un le scénario d’une présidence bicéphale en ce début d’année 2020, mais cette fois-ci, la double présidence touche au Parlement et concerne Juan Guaido, l’opposant numéro 1 à Nicolas Maduro et une nouvelle figure chaviste, Lus Parra.
C’est dans une ambiance digne d’un film qu’a eu lieue la reconduction du président du Parlement vénézuélien, Juan Guaido, reconnu par plusieurs pays comme président par intérim du pays. Empêché d’entrer au sein de l’hémicycle, le leader de l’opposition vénézuélienne a a été réélu au siège du journal El Nacional, dans le centre de Caracas.
Les forces de l’ordre ont empêché celui qui a fait trembler le pouvoir de s’introduire au sein du Parlement où devait avoir lieu le vote des députés. Juan Guaido a tenté d’escalader les grilles qui entourent le bâtiment mais il a été repoussé par un soldat équipé d’un bouclier et bousculé par les militaires. D’autres députés ont été empêchés d’accès au Parlement ainsi que des journalistes.
Et c’est en désespoir de cause que le vote a eu lieu dans les locaux du journal où 100 des 167 députés que compte l’Assemblée nationale (unicamérale et majoritairement composée de l’opposition) ont voté pour Juan Guaido. Certains d’entre eux sont toujours poursuivis par la justice dans le cadre de ce que l’opposition qualifie de « persécution politique » de la part du pouvoir.
« Je jure devant Dieu et le peuple du Venezuela de faire respecter » la Constitution en tant que « président du Parlement et président par intérim », a déclaré après le scrutin Juan guaido, qu’une cinquantaine de pays reconnaissent comme chef d’Etat par intérim.
Aussitôt, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo l’a félicité « pour sa réélection » à la tête du Parlement et a condamné « les efforts sans succès » du chef de l’Etat chaviste Nicolas Maduro « de nier la volonté de l’Assemblée nationale démocratiquement élue ».
Car, du côté du Parlement Luis Parra, un candidat rival de Juan Guaido s’est déclaré président de l’institution. Nicolas Maduro a reconnu le candidat chaviste Luis Parra, se réjouissant de ce que Juan Guaido ait été « évincé ». L’opposition a dénoncé le geste du député » pro-Maduro estimant qu’il a agi « sans vote, ni quorum », évoquant un « coup d’Etat parlementaire ».