Le milliardaire et PDG du groupe Cevital, Issad Rebrab, emprisonné (détention provisoire) depuis huit mois, poursuivi en cela pour infractions fiscales, bancaires et douanières, a été condamné dans la nuit de mardi à mercredi à 18 mois de prison, dont six fermes.
Mais pour autant, il a été libéré à l’aube de ce mercredi 1er janvier 2020. Il devra néanmoins payer à titre d’amende 1,3 milliard de dinars, soit deux fois le montant de la surfacturation. Le verdict a été rendu aux toutes dernières minutes de la dernière journée de l’année 2019. Le Procureur de la République avait requis une peine d’une année de prison ferme, assortie d’une amende sous forme de compensation s’élevant au double du « montant surfacturé » présumé. Les avocats de la défense ont plaidé pour leur part, l’acquittement de leur client et sa remise en liberté.
Issad Rebrab, richissime homme d’affaires, a été arrêté le 22 avril dernier par les services de sécurité (gendarmes) et a été transféré le même jour au centre pénitencier d’El Harrach où il était détenu et qu’il a quitté officiellement aujourd’hui.
L’affaire à laquelle le milliardaire doit ses malheurs porte principalement sur l’importation de deux machines industrielles (conçues spécialement pour le Groupe du milliardaire algérien et destinés à produire une « eau ultra pure » par sa filiale EvCon Industry). Le témoignage de Serdar Calijka, l’ingénieur de la filiale autrichienne de « Woojin » ayant supervisé la conception des prototypes a été déterminante dans l’assouplissement de la justice envers Issad Rebrab.
Ce dernier s’est exprimé en berbère (kabyle) sa langue maternelle. Issad Rebrab a nié en bloc toutes les accusations portées contre lui. « Nous gagnons des dizaines de millions d’euros et de dollars chaque année. Cevital a réussi sans que nous n’ayons eu recours à des pratiques illégales. Notre réussite est parfaitement légale » a-t-il notamment indiqué à la Juge.