Dans une première, l’Union des Comores a décidé d’ouvrir, en janvier prochain, une représentation diplomatique à Laâyoune, qui couvrira le Royaume du Maroc et d’autres pays de la sous-région ».
Cette décision, a affirmé le ministre comorien des Affaires étrangères, Souef Mohamed El Amine, s’inscrit en droite ligne de la politique étrangère de son pays qui « considère que le renforcement de la coopération avec le Royaume en constitue un élément +constant+« .
Mais la pilule a du mal à passer chez les voisins de l’Est qui ont qualifié, jeudi, cette décision du gouvernement des Comores de « mesure d’une gravité exceptionnelle » et une « violation du droit international« .
Un communiqué du ministère des Affaires étrangères, le premier depuis l’investiture le même jour (tiens !) du chef de l’Etat contesté par la rue, Abdelmajid Tebboune, souligne que « l’Algérie a pris connaissance avec grande surprise de la décision du gouvernement des Comores d’ouvrir une représentation consulaire à Laâyoune ».
Poussant encore plus loin en parlant de Sahara « occupé« , les Affaires étrangères algériennes estiment que cette décision, pourtant souveraine et émanant d’un pays souverain, est « d’une gravité exceptionnelle, représente une violation flagrante des normes du droit international telles que rappelées à maintes reprises par les résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale des Nations Unies relatives à la question du Sahara, tout comme elle représente une atteinte aux règles et principes qui doivent régir les relations inter-africaines « .
Décidément très remontée et ayant du mal à digérer la nouvelle, Alger poursuit que cette mesure « constitue aussi un précédent inacceptable d’atteinte aux principes régissant le statut des territoires non-autonomes dont les peuples n’ont pas encore exercé leur droit à l’autodétermination conformément à la doctrine et à la pratique des Nations Unies et de l’Union Africaine, statut qui se saurait être remis en cause par une décision unilatérale tendant à entraver le processus de décolonisation en cours« .
S’en prenant également aux autorités de l’Union des Comores, le MAE algérien les accuse d’ »atteinte grave aux principes de solidarité agissante qui doivent guider les relations entre les pays africains, s’agissant tout particulièrement de l’attachement et de la défense en toute circonstance des règles et principes figurant dans l’acte constitutif de l’Union Africaine« .
Cette sortie, pour le moins maladroite et dénotant un réel déphasage avec la réalité sur le terrain, les résolutions onusiennes relatives au Sahara marocain et l’appui que ne cesse de récolter le Maroc et son initiative d’autonomie dans les provinces du sud, intervient quelques heures après le discours d’investiture de Tebboune, qui s’est fait, encore une fois, un devoir d’évoquer encore et toujours la vielle rengaine de « décolonisation du Sahara« , qui n’intéresse plus personne.
Mais le Maroc étant un « sujet vendeur » pour les dirigeants algériens, mal inspirés pour régler les problèmes endémiques qui rongent l’Algérie, ils préfèrent détourner le regard et s’en prendre au voisin qui ne cesse de tendre la main « pour ouvrir une nouvelle page dans les relations entre les deux pays voisins, sur la base de la confiance mutuelle et du dialogue constructif » tel qu’exprimé par le Roi Mohammed VI dans son message de félicitation au nouveau président.