Fonctionnaires titulaires de diplômes, contractuels... la CDT en colère contre l'annulation d'une réunion par le MEN

Fonctionnaires titulaires de diplômes, contractuels... la CDT en colère contre l'annulation d'une réunion par le MEN
samedi 14 décembre 2019 - 08:30

Ça chauffe entre les syndicats de l’enseignement et le ministère de l’Éducation nationale. Dans une récente réunion, qui a regroupé les deux parties le 5 décembre, 22 dossiers ont été abordés, dont celui des fonctionnaires titulaires de diplômes d’études supérieures et leurs dossiers revendicatifs ainsi, que celui des enseignants recrutés par contrats auprès des académies régionales (AREF).

Toutefois, lors de cette réunion, la tutelle a apporté ses réponses sur quelques dossiers, notamment celui des fonctionnaires titulaires de diplômes d’études supérieures, qui exigent une promotion selon leurs diplômes et une révision de leur statut, tandis que sur d’autres affaires, « les réponses de la tutelle étaient incomplètes » nous explique Abdelghani Raki, secrétaire générale du syndicat national de l’enseignement affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT).

Joint par Hespress FR, le syndicaliste nous a indiqué que, non seulement, plusieurs dossiers sont restés en « standby », dont celui des enseignantscontractuels, mais le département de Said Amzazi a également annulé une réunion prévue le 11 décembre avec la CDT, où les deux parties étaient censées reprendre les discussions sur les dossiers chauds sur la table.

« Ce qui nous a surpris, c’est que 2 jours avant la date prévue, la tutelle nous a contactés en tant que syndicat pour nous dire que la réunion a été annulée sans nous donner aucune explication ni aucune autre date et on se demande d’ailleurs pour quelle raison. On a donc considéré cet acte comme une suspension des discussions », soulève Raki.

Interrogé sur les dernières avancées dans le dossier des enseignants diplômés, notre interlocuteur nous souligne que ce qui a été discuté lors de la réunion du 5 décembre s’articuler plus autour de la dernière offre apportée par la tutelle, le 25 février dernier, et qui consiste à ce que les enseignants diplômés soient promus sur la base de leur diplôme, « ce qui est bien », affirme Raki, mais sous condition.

Et c’est bien la condition imposée par la tutelle qui pose problème pour les syndicats et pour les fonctionnaires titulaires de diplômes d’études supérieures, à savoir que ces derniers seront dans l’obligation de passer un examen de qualification oral et écrit, afin d’être promu, nous explique Raki. « Avant 2016, les enseignants diplômés passaient un entretien pour avoir une promotion et non un examen. Et les enseignants diplômés refusent aujourd’hui catégoriquement l’offre apportée par la tutelle qui justifie cet examen par plusieurs raisons », nous a-t-il indiqués.

Le deuxième point en suspens sur le dossier des enseignants diplômés, et qui a également été à l’ordre du jour lors de la réunion du 5 décembre, concerne le changement de leur statut, afin qu’ils puissent enseigner dans les lycées, nous explique le SG de la CDT. Un point accepté par la tutelle, mais « selon le besoin », souligne notre interlocuteur.

« On est dans l’impasse. À chaque fois qu’on se dit que la tutelle va résoudre un point, elle met en place une condition. La promotion de ces diplômés est conditionnée à un examen de qualification oral et écrit, et le changement de statut est conditionné au besoin de la tutelle. Et c’est là les deux points de discorde entre nous en tant que syndicats et le ministère de l’Éducation nationale en tant que tutelle », s’indigne ce syndicaliste.

Interrogé sur le fait que la décision de la tutelle d’imposer l’examen de qualification oral et écrit, aux fonctionnaires titulaires de diplômes d’études supérieures pour être promus, revient au fait que le ministère souhaite s’assurer du niveau des cadres de l’enseignement, surtout qu’un débat sociétal est actuellement ouvert sur la qualification et la compétence des enseignants marocains à enseigner et éduquer toute une génération. Notre interlocuteur avance que « l’entretien est suffisant et c’est ce qui était faisable depuis toujours, soit avant 2016 ».

Et les contractuels ? Pour après…

Concernant le dossier « chaud » des enseignants recrutés par contrat auprès des AREF, qui ont entamé l’année scolaire avec plusieurs grèves et sit-in, réitérant ainsi leur attachement à l’intégration au statut de la fonction publique, celui-ci a été abordé lors de la réunion du 5 décembre, mais « brièvement et sans aucune réponse de la part de la tutelle ».

Selon Raki, « même si on s’était approfondi sur le dossier des contractuels avec la tutelle, on aurait d’abord repris depuis le point où on s’était arrêté avant, soit lors des dernières réunions (avril, mai, octobre) et on aurait demandé à ce qu’une date de réunion soit prévue spécialement pour ce dossier, pour que les représentants de cette catégorie d’enseignants soient présents ».

Et d’ajouter dans le même sens, pour remuer la balance : « lors de la dernière rencontre avec la tutelle et les représentants des enseignants dits contractuels, le ministère de l’Éducation nationale avait donné une approche quant à la manière dont il souhaite régler le problème, à savoir plusieurs mesures pour que les enseignants recrutés par contrat auprès des AREF se sentent plus proches de la situation des enseignants titulaires au sein du MEN, mais sans les intégrer au statut de la fonction publique. Et c’est un point que nous, en tant que syndicat, et les contractuels, bien sûr, refusons. On veut l’intégration à la fonction publique pour tous les enseignants. Mais la tutelle n’a pas donné suite à la tenue d’une 4e réunion pour rediscuter de ce point ».

En gros, ni la tutelle ni les syndicats n’ont une réponse « claire » à la crise des contractuels, qui menacent du même scénario que l’année scolaire précédente, à savoir une année blanche, dont le seul et unique perdant dans ce bras de fer est le citoyen marocain et ses enfants, qui se retrouvent dans la rue toute la journée à cause de cette crise.

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