L’art Gnaoua a été inscrit, jeudi à Bogotá, par le Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
La candidature de l’art Gnaoua a été approuvée lors de la 14è session annuelle du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco qui tient ses travaux du 09 au 14 décembre dans la capitale colombienne en présence de plus de 124 pays, dont le Maroc.
Suite à la validation de la candidature marocaine, l’art Gnaoua vient s’ajouter à sept autres éléments du patrimoine national déjà inscrits sur cette liste, en l’occurrence « L’espace culturel de la place Jemaa el-Fna », « Le Moussem de Tan-Tan », « La diète méditerranéenne », « La fauconnerie », « Le festival des cerises de Sefrou », « Les pratiques et savoir-faire liés à l’arganier » et « La Taskiwin », danse martiale du Haut-Atlas occidental classée comme « nécessitant une sauvegarde urgente ».
La Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité qui compte à ce jour 429 éléments inscrits, vise à assurer une plus grande visibilité aux pratiques culturelles et aux savoir-faire portés par les communautés.
Dans une allocution de circonstance prononcée à cette occasion, l’ambassadeur du Maroc en Colombie, Farida Loudaya, a exprimé la profonde gratitude du Royaume pour la décision de l’Unesco, ajoutant que l’entrée de cet art ancestral sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité est accueillie avec une immense joie au Maroc.
L’art Gnaoua, qui a conféré une véritable dynamique à la scène artistique nationale, a acquis une renommée internationale grâce aux fusions de cette musique spirituelle avec d’autres genres musicaux étrangers tels que le blues, le jazz et le reggae, s’est félicitée la diplomate marocaine, rappelant le rôle majeur que joue le Festival international de la musique Gnaoua et Musiques du monde d’Essaouira dans la promotion de cet art ancestral, populaire et mystique.
Quant au conservateur du patrimoine au ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Abdessalam Amarir, qui représente le Maroc à cette réunion, il a salué la décision de l’Unesco, qualifiant l’art Gnaoua de « pont artistique » entre le Maroc et son prolongement africain.
Pour sa part, Neila Tazi, Productrice du Festival Gnaoua et Musiques du Monde et présidente déléguée de l’Association Yerma Gnaoua, s’est dite « profondément émue, heureuse et fière » suite à la décision favorable du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel.
Pour elle, la décision du Comité de l’Unesco est une « consécration pour les Gnaoua et pour tous ceux qui ont œuvré afin de les mettre en lumière et leur restituer leur dignité« .