Le centre hospitalier de Douar Lamkhalif laissé à l'abandon... Jusqu'à quand ?

Le centre hospitalier de Douar Lamkhalif laissé à l'abandon... Jusqu'à quand ?
mercredi 29 août 2018 - 11:50

Dans la périphérie de la capitale administrative du Royaume, Rabat « ville lumière », se trouve « Lamkhalif » commune rurale de la préfecture de Sidi Yahya Zaer. Une localité complètement marginalisée au niveau des infrastructures et très peu propice à une vie décente, notamment « Douar Lamkhalif ».

Douar Lamkhalif démuni et lésé malgré toutes les doléances, montre un sous-équipement flagrant en infrastructures, et reste désormais rangé dans les oubliettes.
En effet, et comme la majorité de toutes les zones périphériques et les régions au Maroc, Douar Lamkhalif dispose d’un centre hospitalier, mais dans quel état? Celui dont nous parlons n’a du centre que le nom, il est abandonné, souffre du manque des équipements sanitaires, mais également et surtout de la rareté des ressources humaines qualifiées et responsables.

Hespress FR s’est rendu sur place pour prendre le pouls de la situation sanitaire critique de la population.
Situé aux portes du Douar avec une vue sur la route nationale, le centre hospitalier Lamkhalif est fermé,  un mardi à 14H. Plus surprenant encore, il n’a plus ouvert ses portes depuis 14H d’il y a 4 mois, voire même plus… et semble abandonné.

En outre, le constat reste toujours le même pour la plupart des centres hospitaliers dans les régions rurales : Abandon, vétusté des locaux mais surtout « l’irresponsabilité » des responsables selon les témoignages. Cependant, personne ne peut imaginer qu’une situation sanitaire aussi catastrophique pour une population, sévit à 40 Kilomètres seulement de Rabat.

Néanmoins, les habitants du Douar ont réclamé leur simple droit à la santé, honnêtement et à haute voix à travers notre micro.

« J’avais fait un accident et j’étais grièvement blessé au niveau de la jambe… Vu ma situation critique, il fallait attendre l’arrivée de l’ambulance en provenance de Rabat car il n y a pas un service d’urgences ici, et le centre est à la base fermé », déclare Azzedine, jeune habitant du Douar.

« J’ai vécu un calvaire en attendant et j’ai trop souffert même au niveau psychique, car comme vous le savez, ce centre hospitalier de Lamkhalif est tout proche de notre Douar, le seul endroit où j’ai le droit de me soigner n’est malheureusement pas toujours ouvert et ne dispose pas des équipements médicaux nécessaires pour des simples soins… », explique-t-il en réclamant son seul droit à des soins médicaux dans un temps futur.

« Je demande aux responsables d’assumer leur part de responsabilité envers cette région et ce douar marginalisé. On réclame notre droit à la santé ! Je ne pense pas que cela soit très difficile de mettre à disposition des citoyens un centre hospitalier bien équipé avec un médecin qualifié et non pas des infirmiers pas très expérimentés. », ajoute Azzedine tristement, en nous montrant sa jambe blessée depuis plus de 3 mois

« Pour ne pas vous mentir, ce centre hospitalier a été abandonné depuis un bon bout de temps. Il n’ouvrait ses portes qu’une seule fois par semaine, parfois peut-être que 2 fois par mois. Il n’y avait pas de médecin. La seule infirmière responsable des services médicaux a été transférée au centre hospitalier de Sidi Yahya il y a plus de 5 mois. », déclare Mohammed, un viel habitant de la région et un ex acteur associatif de la région.

« Depuis ce temps-là, nous nous sommes retrouvés face à un centre fermé et abandonné. Pour des simples soins, nous avons toujours besoin de nous déplacer à Sidi Yahya… C’est du gâchis ! », s’indigne-t-il.

Par ailleurs et tandis qu’un accouchement sain pour une femme enceinte, semble si évident et accessible dans d’autres régions, les femmes de Douar Lamkhalif ne peuvent pas se payer le luxe d’accoucher dans leur seul centre hospitalier.
Évidemment, aucun service de gynécologie n’est disponible dans cette région, et pour accoucher, les habitantes enceintes doivent risquer leurs vies et celles des bébés pour parcourir 30 Kilomètres et rejoindre l’hôpital le plus proche, celui de Temara.

« Il nous faut au moins un médecin gynécologue pour les femmes enceintes. Si jamais une femme veut accoucher, elle doit se déplacer à l’hôpital de Temara, c’est le plus proche. Ce centre de Lamkhalif qui est fermé ne disposait que d’une seule infirmière pour toute la population du Douar », nous explique Khadija en rappelant le manque remarquable au niveau des ressources humaines qualifiées.

« Malheuresement, plusieurs cas de décès ont été enregistrés concernant les femmes enceintes dans cette région, car vu le manque du transport, on est toujours obligé d’attendre des heures et des heures pour faire le déplacement jusqu’à Temara, soit 30 Kilomètres pour accoucher. On ne peut plus accepter de perdre nos proches à cause des responsables», déplore-t-elle.

Décrété comme droit humain fondamental par l’ONU, le droit à la santé est indissociable du droit à la vie ! Cependant, les habitants du Douar Lamkhalif n’en bénéficient pas.
Cette population vulnérable réclame son droit à un centre hospitalier bien équipé et « ouvert » au moins durant les journées de travail normales, alors que les responsables, eux, ferment les yeux…et les oreilles.

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