HCP : Le manque de financement freine l'investissement

HCP : Le manque de financement freine l'investissement
mercredi 20 novembre 2019 - 12:08

Les entreprises nationales peinent à développer leurs activités du fait du manque de financement disponible. Cette situation concerne surtout les TPME, qui ne disposent pas de garanties suffisantes pour avoir accès au crédit auprès du secteur bancaire. Un point au coeur du PLF 2020.

Le climat des affaires au sein du royaume est largement dominé par les grandes entreprises, du fait de leurs capitaux financiers et moyens matériels, situation qui fait de l’ombre aux TPME, qui n’arrivent pas à se hisser à un niveau viable dans l’ensemble.

Cette situation s’explique par le manque de financement auquel ces entités peuvent avoir accès. Si de nombreuses TPME arrivent à trouver des fonds à travers des investisseurs ou des apports propres, la majorité reste dans l’ombre du fait que le système bancaire ne facilite pas l’accès aux ressources financières. Celui-ci n’est pas à blâmer, dans la mesure où s’il prête de l’argent, il s’attend bien à ce qu’il retourne. Les garanties demandées visent ainsi à augmenter les chances de voir cet argent retourner, ou même qu’une part pointe le bout de son nez, car il serait bien simple de demander un crédit et de ne pas le rembourser pour cause de faillite.

Cela dit, les choses ne marchent pas de la sorte, à l’image du programme « Moukawalati », initié dans les années 90 et qui a vu de nombreux porteurs de projets et TPME finir derrière les barreaux, pour leur incapacité à rembourser leur dû. Cette situation a d’ailleurs fait que les TPME et autres investisseurs de petites tailles « snobent » le système bancaire, dans lequel ils ne voient que l’appât du gain, et non pas un moteur pour encourager l’investissement.

L’accès au financement, principal frein à l’investissement

Selon les données de l’enquête nationale auprès des entreprises du Haut-Commissariat au Plan (HCP), au titre de l’année 2019, il s’avère que 63 % des TPE et 52 % des PME sont insatisfaites des services proposés par les établissements bancaires, alors que ce taux se place à 33 % du côté des grandes entreprises, ce qui reflète bien la disparité qui existe entre ces entités.

De plus, le HCP indique que seulement 27 % des TPE ont demandé un crédit durant ladite période, chose qui est expliquée par le taux d’intérêt, qui reste relativement « haut » pour elles, puisqu’il est de 40 %, en plus des nombreuses garanties demandées.

Cette situation n’a d’ailleurs fait qu’empirer, surtout dans le contexte économique actuel, qui connait un ralentissement important, impacté par les chocs extérieurs, notamment la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, mais aussi par le Brexit en Europe.

À la lumière de ces données, le HCP indique qu’« une entreprise sur cinq recourt au financement externe dont la majorité (93 %) provient du crédit bancaire. Cette proportion s’élève à 46 % pour les GE contre18 % pour les TPME. Les TPME sont les plus confrontées aux difficultés d’accès au financement qui constituent un obstacle sévère pour 40 % d’entre elles ».

Le PLF 2020 trace le chemin pour l’investissement

Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration (MEFRA), Mohamed Benchaâboun, a dévoilé les grandes lignes qui marqueront l’économie nationale pour les années à venir. En effet, le ministre du MEFRA a indiqué, en accord avec les directives du discours royal prononcé début octobre, que l’investissement profitera d’un boost important, notamment pour ce qui est de l’encouragement des TPME et des porteurs de projets.

Cela se traduit par la mise en place du « Fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat », dont l’objectif est de mobiliser une enveloppe budgétaire de 6 milliards de dirhams sur les 3 années à venir, pour accompagner le développement du tissu entrepreneurial et des TPME. Dans les détails, le MEFRA s’engage à mobiliser 3 milliards de dirhams, alors que les 3 milliards autres seront financés par Bank Al-Maghrib (BAM) et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM).

Ces mesures traduisent la volonté du royaume de pousser le secteur bancaire à se positionner en tant que moteur de développement de l’investissement national, à travers la mise en place d’une stratégie facilitant l’accès au financement pour ces entités de petite taille, mais aussi en leur proposant un accompagnement adéquat, qui puisse faciliter leur mise en relation avec des acteurs économiques nationaux et internationaux, et leur permettre ainsi de devenir compétitives.

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