Droits de l’enfant : Le Maroc peut mieux faire

Droits de l’enfant : Le Maroc peut mieux faire
jeudi 21 novembre 2019 - 13:41

Le 20 novembre 1989, l’ONU adoptait à l’unanimité la Convention relative aux droits de l’Enfant : les droits de chaque enfant du monde sont désormais reconnus par un traité international, ratifié par 195 Etats dont le Royaume. Depuis, la « Journée internationale des droits de l’enfant » a été proclamée. Elle est célébrée afin de promouvoir, autant que peut se faire, le respect du droit de l’enfant.  

Bien des questions nous taraudent quant à cette catégorie de notre société qui représente le futur ou l’avenir du Royaume (1/3 de la population marocaine a moins de 17 ans). Trois décennies après, où en sont les droits de l’enfant au Maroc ? Comment lutter contre les violences faites aux enfants qui persistent toujours ? Comment faire face aux nouveaux défis d’un monde en mutation ? Qu’en est-il de leur santé et de l’accès aux soins. Nonobstant les premiers entre divers autres volets, où du reste il y a tant à dire, nous ne nous pencherons que sur ce dernier point, au regard de la qualité de l’interlocuteur qui a bien voulu nous faire part de quelques déclarations parfois bien pertinentes.

Selon l’Unicef le Royaume peut mieux faire

Si l’on s’en tient au dernier rapport de l’Unicef (mars 2018) pour ce qui est de la santé de l’enfant au Maroc, force est de constater que tout ne baigne pas au regard des 15.000 enfants de moins de cinq ans qui décèdent chaque année avec des écarts considérables entre milieux, régions et couches socio-économiques.  En 2011, et en référence à l’ENPSF (l’Enquête Nationale sur la Population et la Santé de Famille) ils étaient au nombre de 20.000. Sept ans plus tard en 2018 le taux de mortalité infanto-juvénile a enregistré une baisse de 27%. Critique le document de l’UNICEF nous reconnaît toutefois des capacités à réagir aux défis et enjeux de la santé de nos enfants.

En général, la santé de l’enfant a tendance à s’améliorer

Au Maroc, nous a confié Dr Abderrahim M. un pédiatre qui a pour ainsi dire, roulé sa bosse un peu partout dans le Royaume avant de s’installer et exercer dans la métropole casablancaise, « s’il est une constatation, c’est que la santé de l’enfant est en nette progression bien que disparate entre l’urbanité de la chose et la ruralité, mais en général elle évolue bien. Mais ! tout n’est pas au mieux dans le meilleur du monde car des dysfonctions demeurent et demandent à être corrigées dans bien des domaines de la santé infantile ».

Et le médecin de donner quelques points positifs du progrès enregistré. « Au niveau de la vaccination, ce sont plus de 80% des enfants qui en bénéficient ce qui n’est pas négligeable. Le secteur public et privé a redoublé d’efforts dans ce sens et des campagnes sont organisées même dans les endroits les plus éloignés du Royaume avec des moyens adéquats et performants et le corps médical sans distinction de qualité y participe volontairement », confie-t-il à Hespress FR.

L’accès aux soins reste aléatoire selon les catégories

Passant de l’appréciation à l’examen de l’authenticité sur l’enfance au Maroc, Dr Abderrahim M., a une analyse plus critique de la chose. « Pour ce qui est des soins au Maroc, on ne devrait pas s’en référer à une enfance mais à « des enfances » dans notre pays. Il y a des enfants qui ont accès à des soins appropriés voire personnalisés (fils de gens aisés) tandis que d’autres (quartiers populaires monde rurale et régions enclavés…) n’ont même pas accès aux soins les plus élémentaires. Les enfants appartenant du quantile le plus bas des revenus ont presque deux fois plus de risques de mourir avant leur premier anniversaire en comparaison avec ceux du quantile plus aisé ».

Le regard pédiatrique du spécialiste des enfants empiétant d’autres domaines que ceux lui afférents, nous dresse un topo peu reluisant des « enfances » au Maroc. « L’éducation est primordiale pour l’épanouissement de l’enfant et pour laquelle, des parents se saignent pour donner la meilleure possible à leurs bambins ce qui souvent est loin d’être évident et parfois sans le retour escompté », explique-t-il.

L’éducation des enfants en ligne de mire

Poussant son constat plus loin, le pédiatre poursuit, « l’éducation étant un mixage de scolarité et des bonnes manières apprises au foyer. Or, on assiste de plus en plus à une démission des parents et je ne prendrais comme exemple que la malnutrition ou plus exactement la malbouffe sans tenir compte du pouvoir d’achat (enfants du monde rural, enclavés, des quartiers pauvres et populaires etc.). Sucreries et autres mauvaises alimentations sont souvent la solution parentale aux enfants qui rechignent à se nourrir correctement d’où les maladies chroniques des temps modernes qui touche des populations de plus en plus jeunes et particulièrement citadines (obésité, diabète, insuffisance cardiaques…) ».

Avancées notoires malgré tout

Notre interlocuteur poursuit: « Souvent le mental est également touché et très peu d’enfants s’en remettent. La déscolarisation, la précarité, la malnutrition dans le sens propre du terme, ajoutées à la faillite de l’Etat dans divers domaines et notamment dans ceux de leur éducation et également de la santé, on est en droit de se dire qu’il y a énormément à faire pour trouver la formule idoine ».

Pour conclure: « Cependant ce serait faire preuve d’hypocrisie que de noircir le tableau plus qu’il ne l’est.  Le bilan est bien supérieur à la moyenne sur une échelle de dix malgré les disparités socio-économiques. Il y a une évolution positive et notoire c’est mathématique ».

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