Le Maroc est en train de revoir sa stratégie commerciale sur le marché international, afin de booster sa compétitivité. En multipliant les accords commerciaux, le royaume tacle à s’offrir une place « considérable », notamment en augmentant ses exportations à l’étranger. Cela dit, malgré ses nombreuses offres, le royaume n’arrive pas forcément à « séduire » certaines destinations avec ses produits.
Le projet de loi de finances (PLF) 2020 vise bien à redynamiser les exportations nationales sur le marché mondial, mais même si la volonté est là, la réalité du marché ne s’aligne pas forcément sur les aspirations du royaume.
Le royaume a multiplié les accords de libre-échange avec des pays tels la France, l’Espagne, les USA, le Brésil, etc., afin de propulser son offre et de la rendre plus compétitive. Cela dit, les importations dépassent toujours les exportations au Maroc, ce qui ne fait qu’aggraver le déficit commercial, selon les données de l’Office des Changes. En effet, le déficit s’est creusé de 3,2 milliards de dirhams à fin août dernier, portant ainsi la balance à 139,7 MMDH durant les huit premiers mois de l’année 2019.
Durant ladite période, les exportations du Maroc ont été marquées par un recul, dû notamment à une régression des différents secteurs d’activité, à savoir l’automobile, les phosphates, le textile et cuir, l’électronique et les mines. De plus, les données de l’Office indiquent que même si l’aéronautique affiche une progression, l’économie du royaume reste grandement dépendante de l’activité agricole.
Cela dit, si certains pays, notamment le Brésil, sont « friands » des produits marocains, ceux-ci limitent bien leurs importations pour certaines catégories de produits. Ainsi, le pays d’Amérique du Sud a importé pour 493 millions de dollars d’engrais, 145 millions de dollars superphosphates, 87 millions de dollars de phosphates de calcium 72 millions de dollars de produits de base et 50 millions de dollars de produits manufacturés auprès du Maroc en 2018. De plus, durant le premier semestre 2019, le Brésil a montré un intérêt particulier pour les produits de la mer du royaume, important pour 236 millions de dirhams de poissons durant ladite période.
L’empire du Milieu peu intéressé par le made in morocco
Si les échanges avec le Brésil sont bien « intéressants », ceux effectués avec d’autres pays, dont l’économie est en train de connaitre un « boom » sont plus « timides », à l’image de ceux réalisés avec la Chine.
Ainsi, l’empire du Milieu « inonde » le marché national plus qu’il n’importe de produits made in morocco. Au premier semestre 2019, les importations chinoises au sein du royaume se sont chiffrées à environ 1,4 milliard de dirhams, alors que les exportations nationales vers la Chine se sont chiffrées à 1,36 MMDH seulement.
Selon les données de l’Office, les exportations du royaume à destination de l’empire du Milieu se valorisent à 1,63 MMDH, et concernent en premier lieu les minéraux, notamment le cuivre, zinc, phosphates, plomb, etc. Mais pas que, puisque la Chine importe des produits de consommation grand public, dont le montant se chiffre à 375 millions de dirhams, et concernent l’eau, les agrumes, les conserves de poissons, etc.
La « liste » des produits exportés depuis le Maroc vers la Chine ne s’arrête pas là, puisque le royaume « envoie » des demi-produits (211 MDH), des biens finis d’équipement (190 MDH), mais aussi des produits bruts d’origine animale et végétale (84 MDH), et des produits finis de consommation (44,8 MDH), ce qui témoigne quelque part de la qualité de la production nationale, puisqu’elle arrive à répondre aux besoins de la deuxième plus grande économie mondiale.
Cela dit, le Maroc reste à la traîne pour ce qui est de la gestion de son déficit commercial, chose qui ne devrait pas s’arranger « instantanément » avec les nouvelles mesures du PLF 2020. En effet, certains membres de l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) indiquent que les mesures du PLF 2020, si elles visent à dynamiser les échanges commerciaux, sont surtout destinées à encourager les échanges avec les acteurs étrangers et profitent peu aux acteurs nationaux. Reste à savoir si l’on arrivera à trouver un terrain d’entente à ce niveau, tout en permettant à l’économie d’être compétitive sur le marché international.
