Réussir l’intégration africaine a été au cœur du premier workshop du Forum MEDays 2019 dans sa 12e édition. Intervenant au cours de cette rencontre, l’ancien président malien par intérim, Dicounda Traore, a insisté sur la nécessité d’engager une mutualisation des efforts.
Au moment où le continent africain peine toujours a parlé d’une seule et unique voix, que ce soit sur le plan institutionnel, politique ou économique, la volonté d’une unification et d’une intégration est toujours présente dans les esprits.
C’est en ce sens que le premier workshop de la douzième édition des MEDays a été dédié à une discussion franche sur les problèmes, les freins, qui empêchent les 54 États africains de réussir une intégration complète.
« L’Afrique doit impérativement s’unir sinon elle restera en retrait. Il n’y a pas d’autre solution, c’est illusoire. Il faut le faire rapidement », a déclaré l’ancien président malien par intérim (2012-2013) et ancien président de l’Assemblée nationale (2007-2012). « On ne peut pas avancer seul », a-t-il noté.
Pour lui, le salut du continent n’existe que dans la « mutualisation des efforts ». Une seule alternative, affronter ensemble les défis du continent. Ainsi, il a tenu à formuler une requête, « la planète n’a plus besoin de ponts et de murs. L’homme devrait cesser d’être un loup pour l’homme et devenir un frère », a-t-il estimé.
Dans la même logique, l’ancien président du Nigeria (1999-2007), Olusegun Obasanjo, a déclaré, « si tu veux aller rapidement, vas-y tout seul. Si tu veux aller loin, vous y allez ensemble », en reprenant ce dicton qui, pour lui, exprime la situation des pays africains et de l’Union Africaine.
Selon lui, le commerce et l’intégration économique de l’Afrique font face à certaines questions post coloniales, notamment comment faire pour avoir ce que les pays avaient « avant » pendant l’ère coloniale, tout en étant indépendant aujourd’hui.
« Nous avons continué à lutter contre le colonialisme, le néo-colonialisme et l’apartheid jusqu’à la fin des années 2000 », a-t-il ajouté, regrettant que le tissu économique de nos sociétés africaines est « toujours sous la coupe du colonialisme ».
Aujourd’hui, les sociétés africaines font face à plusieurs contraintes, notamment la mise en œuvre de programmes politiques et économiques axés sur la société, en respect des populations d’Afrique.
En outre, la paix et la sécurité sont des fondamentaux pour « engager ce processus d’intégration pour aller de l’avant et faire arriver l’Afrique là où il faut », a fait remarquer Abasnjo Olunsegun, ajoutant qu’« il y a encore beaucoup de travail à faire et certains pays sont encore incertains ».
Pour réussir l’intégration africaine, les intervenants ont fait part de certains challenges que l’Afrique doit de relever. En première ligne, sortir du schéma du colonialisme, engager une transformation économique, installer un leadership continental, mettre les infrastructures à niveau et capitaliser sur la jeunesse.
Pour rappel, le thinktank MEDays pour son édition 2019 se déroule du 13 au 16 novembre, sous le thème « crise globale de confiance : faire face à la subversion et aux incertitudes ».
