Réserves de sang: Le Maroc à la limite de l’autosuffisance

Réserves de sang: Le Maroc à la limite de l’autosuffisance
mardi 12 novembre 2019 - 10:39

Secours, urgence, interventions chirurgicales, maladies du sang, ou autres, cancers… nos besoins en produits sanguins sont quotidiens et ont fortement augmenté au regard de la démographie galopante dans le Royaume. Bon à savoir, aucun traitement ni médicament de synthèse ne peut se substituer au sang humain.

Aussi est-il nécessaire de donner son sang, notre pays étant à la limite de l’autosuffisance (seulement 0,96% de la population pour une moyenne de 1,2% à l’international qui sont des donneurs). Ce qui fait globalement quelque 350.000 personnes chaque année qui ne rechignent pas à donner de leur sang.

Cependant quoiqu’au constat des réserves de sang, le Maroc soit au minima requis (sept jours de stock d’enregistré) le docteur Mohammed Benajiba, Médecin hématologue et directeur du Centre national de transfusion sanguine et d’hématologie (CNTSH) depuis 2010, ne baigne pas pour autant dans le pessimisme, bien au contraire. Il jette un regard sobre sur l’état des lieux de la transfusion sanguine au Maroc dont il est le maître. « Non, dit-il, le Marocain n’est pas réticent quant à cet acte citoyen volontaire et bénévole qui est irremplaçable. Ce sont de fausses impressions ».

Le geste royal booste les dons

Pour le Dr Benajiba, le don de sang connaît même une nette progression et cela s’explique par la campagne nationale de 2013 et à laquelle avait participé le Roi Mohammed VI. Elle avait permis en un temps restreint une collecte record. La culture de don de sang s’était alors ancrée dans les esprits des Marocains.

Dans un contexte où le CNTSH se voit dans la nécessité de maintenir un stock constant (plus de sept jours) son directeur reste cependant confiant. « La volonté est on ne peut plus évidente, les Marocains sont convaincus de l’importance du don de sang ».

De nos jours, cette attitude « d’attentisme » qui prévalait à notre niveau à l’accueil n’a plus de raison d’être une priorité. Certes, l’établissement collecteur est essentiel mais il est primordial d’aller vers le donneur et non plus rester à l’attendre dans nos établissements pour pouvoir augmenter le nombre de dons. « Le donneur n’a plus le temps de se déplacer et les chiffres montrent que même au niveau international, les sites fixes ne reçoivent pas un nombre important de donneurs », nous dit notre interlocuteur.

« Si la vision logique au regard du constat des sites de prélèvements fixes qui emplissent peu, consiste à aller vers le donneur, il va falloir pour le département, développer de nouvelles stratégies », affirme le Dr Benajiba qui pointe du doigt le fragile équilibre qui met en demeure le CNTSH de déclencher ou non une campagne de promotion du don de sang.

Et la conduite à tenir est ample d’actions, (combler le déficit en effectif, moderniser et augmenter le secteur des unités mobiles de collecte,  les rentabiliser par la réalisation d’un maximum de prélèvements, multiplier les déplacements, sensibiliser et fidéliser les personnes qui donnent leur sang (donner deux à trois fois par an est une formule idoine), choix du calendrier, trouver les timings idéaux pour la collecte de sang aux sorties de bureaux, cibler des corporations spécifiques, banques entreprises et établissements publics etc.…) ».

Fidéliser les donneurs

Par ailleurs regrettant le pourcentage bas de donneurs réguliers au Maroc, le CNTSH s’est donné également pour mission la fidélisation des donneurs car semble-t-il, ces derniers ne reviennent pas.

« Nous avons une partie de responsabilité. Cela ne signifie pas pour autant de mobilité que l’activité des centres de transfusion sanguine doit s’en ressentir. Bien au contraire, ils continueront d’assumer leurs rôles qui englobent en parallèle un tas d’autres services», selon le directeur du CNTSH.

Par contre on mettra un bémol quant à la structure d’accueil dans les centres de transfusion sanguine et les établissements hospitaliers en général où des dysfonctionnements sont à gommer. Le directeur du CNTSH le reconnaît au demeurant, « les donneurs se plaignent parfois d’un mauvais accueil, nous œuvrons à cela pour les mobiliser et encourager leur engagement. Nous sommes confrontés à la même problématique que tous les services de santé car notre personnel et nos infrastructures dépendent du ministère de la Santé ».

Le Dr Bounajiba est conscient, qu’ils sont des points faibles dans le secteur à corriger et il s’y attelle. La volonté de bien faire ne manque vraiment pas et les chiffres le démontrent. La mise en place d’une stratégie dans le domaine du don de sang par le CNTSH, a permis pour ainsi dire de réaliser la fameuse formule du « simple au double » en peu d’années. De plus de 320.000 produits sanguins labiles en 2012 on est passé à plus de 605.000 en 2016, (plus de 87% d’augmentation).

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