Le journaliste Taoufik Bouachrine a vu, vendredi, sa peine d’emprisonnement et les amendes auxquelles il avait été condamné en première instance, largement revues à la hausse par la chambre criminelle près la cour d’appel à Casablanca.
Alors qu’il avait écopé, dans un premier temps de 12 années de prison ferme, cette peine a été portée en appel à 15 ans, assortis de lourdes amendes au profit des plaignantes.
Le fondateur d’Akhbar Al Yaoum devra ainsi, selon le prononcé du jugement, s’acquitter de 800.000 dhs (au lieu de 500.000) au profit de H. Asmae, de 500.000 dhs au profit de M. Sara et de 400.000 pour H. Naima et M. Wydad, outre un autre montant totalisant 150.000 dh et la somme de 300.000 au profit de l’Etat.
Dans une dernière prise de parole, à sa demande après un boycott de quelque 20 séances de son procès, Bouachrine a tenté un dernier clin d’œil au tribunal en évoquant la grâce royale « comme un acte de clémence et de miséricorde », invitant la cour a s’inspirer de l’esprit de ce geste royal, accordé si noblement à Hajar Raissouni », pour faire montre de la même compassion à son égard.
Tout en affirmant que les plaignantes dans son affaire «se sont retrouvées au milieu d’une guerre qui n’est pas la leur», le journaliste a estimé qu’il s’agit là d’«une affaire de liberté d’opinion et de liberté de la presse. Toute une génération est concernée, celle qui a défendu la réforme de la justice, et le jugement que vous rendrez aujourd’hui constituera un document de référence en la matière».