L’investissement au cœur des messages royaux

L’investissement au cœur des messages royaux
mercredi 23 octobre 2019 - 11:19

En l’espace de quelques jours, le Roi Mohammed VI s’est adressé à deux reprises aux Marocains, l’une à l’ouverture de la nouvelle législature, et l’autre dans une adresse à la 2e conférence internationale de Marrakech sur la justice. Le cadre était certes différent, mais le message presque le même : Faire de l’investissement une composante incontournable dans le nouveau modèle de développement du Royaume.

Ainsi, après avoir invité les banques à jouer pleinement leur rôle de financement et d’accompagnement, notamment des jeunes porteurs de projets, le Souverain a également appelé la justice à tout mettre en œuvre pour fortifier le climat des affaires, promouvoir la liberté d’entreprendre et protéger l’entreprise.

La continuité dans le discours est donc évidente, et l’accent est mis sur l’investissement et son étroite corrélation avec la justice.

Dans cet ordre d’idées l’analyste politique et économique, Driss Aissaoui a livré à Hespress FR, une lecture croisée des deux messages royaux.

« Dans le discours prononcé devant le Parlement, le Roi avait des messages pour les partis politiques, les représentants de la nation, mais également les banques…C’était une forte composante économique qui a été imprimée à ce discours-là« , nous dit-il.

Mais pour ce qui est du message adressé à la conférence de Marrakech, poursuit-il, « le Roi pouvait choisir d’autres angles d’attaque mais il a considéré que la protection de l’investissement était une nécessité et surtout une composante fondamentale de la confiance que pourrait mettre l’investisseur national ou étranger dans l’économie marocaine« .

Notre interlocuteur rappelle dans ce sens les nombreuses études et approches consacrées à l’investissement, et qui ont à chaque fois souligné la question de la justice comme étant un point noir, « soit parce qu’elle était tatillonne, soit qu’elle était en retard par rapport aux évolutions que connaissait l’économie marocaine« .

De fait, souligne Driss Aissaoui, « le message a été très clair : La justice doit s’adapter à la dynamique que le Maroc est en train de vivre« .

…Comment ?

Si cette adaptation reste liée à une nouvelle version du code du commerce et aux lois sur les sociétés, elle est aussi tributaire, tel que souligné par le Roi, « de la consolidation de l’approche qui incite les magistrats à dépasser les limites de leur mandat traditionnel pour remplir des missions à visée économique et sociale, en les encourageant à garantir la sécurité et la paix sociale dans l’entreprise« .

Pour l’analyste, la consolidation de cette approche passe aussi par « une question forte, celle de la formation« .

« Les magistrats au Maroc sont d’un très bon niveau, très certainement sur leur connaissances juridiques (…) Mais il faut qu’ils soient au fait de tout ce qui se passe en entreprise et particulièrement dans le domaine de l’investissement« , estime-t-il.

Et de faire remarquer que « quand l’application de la loi ne se fait pas de la bonne manière, elle peut constituer un frein à l’évolution du secteur dans lequel elle agit. On lui demande de protéger, de prévenir des problèmes, mais on ne lui demande pas de bloquer c’est pour ça que dans la formation il y a des gros efforts qui ont été faits dans beaucoup de domaines« .

Il s’agit, selon notre interlocuteur, d’aller au-delà du savoir-faire acquis dans la profession, pour « passer à un cran supérieur, à savoir la formation des ressources humaines« .

Pour ce faire, avance Driss Aissaoui, le magistrat devrait disposer d’une équipe de travail, avoir la possibilité de recourir à des expertises pour la construction de ses dossiers. « S’il y a des amendements et des révolutions à faire, ce serait au niveau de la formation continue des magistrats« , assure-t-il.

Convergence des politiques publiques

Toujours en matière de réforme et leur impact sur le climat des affaires dans le Royaume, l’analyste évoque l’indice Doing Business, qui a été bon pour le Maroc cette année, le Royaume ayant gagné 9 places (de la 69e à la 60e place).

Pour lui, le calcul de cet indice « se fait essentiellement sur ce qu’on peut appeler la perception« .

« Vous avez des équipes qui viennent qui s’intéressent à ce que fait un pays et aux réformes qu’il introduit dans le climat des affaires et c’est cette perception chez les investisseurs qui vous donne une notation et qui vous situe à un niveau de satisfaction par rapport à ce qui est requis à la base chez les pays qui ont les meilleures pratiques« , explique-t-il.

S’il est vrai, selon Driss Aissaoui, que le Maroc a un certain nombre d’indicateurs intéressants, en termes de transmission de la propriété, la fiscalité, la protection des investisseurs minoritaires, il est nécessaire de continuer parce qu’il y a encore des choses qui tirent vers le bas.

« Le Maroc aspire à devenir une économie émergente, et pour être émergent, ce sont des conditions importantes qui devraient être réunies. Tout cela intervient dans le cadre de la bonne gouvernance globale de toute l’économie. Il suffit de mettre tout cela ensemble mais de surtout de travailler à la convergence des politiques publiques, aux réglementations et à la législation« , conclut notre interlocuteur.

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