Tout confiant, tout souriant, Mohamed Benchaaboun croit dur comme fer dans le potentiel du projet de loi de finances (PLF) 2020. Le ministre a présenté les grandes lignes du projet, dans un point presse tenu le 22 octobre à Rabat, au lendemain de la présentation du PLF devant le parlement, l’occasion d’en savoir un peu plus.
L’année 2020 sera celle du social, mais aussi de la réforme de plusieurs points noirs de l’économie nationale. Avant de rentrer dans les détails du PLF, Benchaaboun a tenu à préciser que l’on devrait arrêter de parler d’« amnisties », notamment pour ce qui est de rétablir la confiance entre les acteurs économiques et l’État, et parler ainsi de « déclarations rectificatives volontaires ». Concrètement, le message est d’« inviter » les acteurs économiques avec des avoirs à l’étranger, ou mêmes nationaux, à déclarer leurs biens mobiles et immobiles, de payer une contribution libératoire, ainsi que de mettre à jour leur situation. L’objectif est d’entamer l’année prochaine dans la « sérénité », la « confiance » et le respect des droits des différentes parties prenantes.
Cette ambiance bon enfant n’est que la face avant de la pièce, puisque dans le cas contraire, où certains refuseraient de s’aligner sur la nouvelle réglementation, l’État appliquera son droit d’accès aux informations concernant les avoirs à l’étranger des Marocains, en accord avec les dispositions de l’accord conclu avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Cela dit, le PLF prévoit une enveloppe budgétaire de 18 milliards de dirhams (MMDH) afin de poursuivre le chantier de la lutte contre les disparités socio-économiques pour l’année à venir. Celui-ci concernera 7,4 MMDH pour le programme royal de lutte contre les disparités sociales et territoriales dans le monde rural, 2,2 MMDH pour l’INDH, 1,85 MMDH pour Tayssir, 1,8 MMDH pour les bourses dans l’enseignement supérieur, 1,7 MMDH pour le RAMED, 1,47 MMDH pour les cantines scolaires et internats, 630 millions de dirhams (MDH) pour l’aide directe aux veuves, 305 MDH pour l’initiative 1 million de cartables, 206 MDH pour l’aide aux personnes en situation de handicap.
Pour ce qui est du budget général de l’État, celui-ci profitera d’une hausse de 4,8 MMDH, s’établissant à 73,3 MMDH. Benchaaboun a indiqué que ce nouveau montant contribuera, à hauteur de 2 MMDH, à la création d’un CHU à Laâyoune ainsi qu’au développement du port de Dakhla, 1 MMDH dédié au fonds d’appui au financement de l’entrepreneuriat, 1 MMDH pour les transferts aux régions, ainsi que 450 MDH au profit de la 3e phase de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH).
Au sujet de l’entrepreneuriat, Benchaaboun n’a pas donné beaucoup de détails sur le fonds d’appui au financement dédié, si ce n’est que l’État contribuera à hauteur de 1 milliard de dirhams, laissant les acteurs du secteur bancaire financer l’autre milliard. En effet, sur les 6 milliards à mobiliser sur la période de 3 ans fixée, chaque année connaitra la mobilisation de 2 milliards de dirhams, mais il reste à déterminer le quoi du comment de ce chantier, selon les explications du ministre. Toutefois, celui-ci s’est montré confiant dans le potentiel de ce projet dans la promotion de l’emploi et la lutte contre le chômage des jeunes.