En ce lundi, alors que Hong Kong se remettait d’une nuit de violences au cours de laquelle des dizaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues, Carrie Lam, cheffe de l’exécutif de Hong Kong, avant d’entamer une visite au Japon pour la cérémonie d’intronisation de l’empereur Naruhito s’est rendue brièvement à la grande mosquée de Hong Kong.
Ce petit détour a été pour constater les dégâts causés au plus important lieu de culte islamique de Hong Kong, la mosquée de Kowloon (construite à la fin du XIXe siècle et réaménagée dans les années 1980), par des jets de colorant bleu pulvérisés par les camions à canon de la police. Cette dernière, avait indiqué dans un communiqué que la mosquée avait été accidentellement aspergée ajoutant que « La police respecte la liberté de religion et s’efforcera de protéger tous les lieux de culte ».
Lors des affrontements de dimanche, les forces de l’ordre avaient utilisé des camions à canon à eau pour disperser les manifestants çà et là, à travers les rues de Hong Kong, pulvérisant des jets de colorant bleu sur la foule et renvoyant des centaines de personnes en fuite. Mais arrivée au-devant la mosquée où il n’y avait ni foule ni manifestation, ce sont une douzaine de personnes dont certaines très âgées et des journalistes qui ont été aspergées par les forces de l’ordre.
Sachant que le liquide indélébile est mélangé à une solution poivrée et brûlant la peau, cela a suscité la colère de la communauté musulmane hongkongaise, qui est estimée à quelque 300.000 fidèles. Les jets de ce colorant ont en outre atteint la porte d’entrée et la façade de la mosquée les maculant de bleu ce qui est dommageable au bâtiment au regard de l’indélébilité du liquide et de son acidité et qui plus est nécessitera des travaux coûteux.
Des représentants de la mosquée ont indiqué que la responsable de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam avait présenté des excuses et qu’ils les avaient acceptées.