Dès ce vendredi, les États-Unis peuvent taxer à loisir à hauteur de 10 % sur les avions importés d’Europe (Airbus) et à 25 % sur des produits alimentaires et textiles ainsi que sur des articles industriels.
Fromages, huile d’olive, vins français, whiskys écossais et autres produits à provenance européenne, n’auront désormais plus droit d’entrée aux États-Unis que, majorés au bon gré de l’administration de Donald Trump. Pour ce faire, cette dernière s’appuie sur le feu vert définitif donné il y a peu, par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour imposer des sanctions contre l’Union européenne.
Au total cela fait quelque 7,5 milliards de dollars de taxes dans les poches de l’administration Trump et donc un manque à gagner pour les pays européens dont nombre de secteurs exportateurs seront mis à mal. Bizarrement l’industrie automobile est épargnée du moins pour le moment, Donald Trump gardant certainement cet autre atout en réserve.
Par ailleurs, c’est du tout bon pour l’aéronautique américaine, au moment où Boeing bat de l’aile avec ses 737 Max cloués au sol et de son carnet de commande qui désemplit de plus en plus. Les malheureux dans l’affaire seront les pays qui fabriquent conjointement l’Airbus (Royaume-Uni, la France, l’Espagne et l’Allemagne) et non l’avionneur européen qui affiche une excellente santé par rapport à son concurrent américain.
Le milliardaire américain repu aux affaires, Donald Trump, avait estimé que les Européens pénalisaient trop les entreprises américaines en érigeant des « barrières énormes » pour limiter les importations. Il a là, l’occasion de mettre ses éternelles menaces de sanctions économiques à exécution et cette fois ce n’est pas envers la Chine, mais envers un allié, l’UE. Il a matière à négocier et sûr qu’il ne s’en priverait pas, auquel cas.
Pour le moment cette dernière se contente d’observer et appelle à l’apaisement en demandant au président américain de ne pas dégainer dans cette guéguerre commerciale qui si elle a lieu, déstabiliserait encore plus l’économie mondiale assez bousculée comme cela.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie française a prévenu que l’UE était « prête à riposter » tandis que le commissaire européen, Pierre Moscovici et la ministre espagnole de l’Économie ont fait part jeudi en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington de leur espoir d’une volte-face de dernière minute de l’administration Trump. « Anyway » ce n’est qu’un prêté pour un rendu, puisque « subvention Airbus pour subvention Boeing » dans moins d’un mois l’OMC de la même manière qu’elle a accordé son feu vert aux États-Unis, pourrait également faire de même pour les Européens et comme par hasard pour la même raison et à quelques dollars près.