Les RNIstes en veulent au chef de gouvernement, et ils le font savoir. Saad Eddine El Otmani aurait effectivement, lors d’une rencontre à Bouznika avec les secrétaires locaux du PJD, tenu des propos peu amènes, qui ont fortement déplu aux membres du parti à la Colombe.
Les leaders du parti ont profité d’une rencontre, dimanche avec la jeunesse RNIste en Allemagne, pour riposter.
Dans ce sens, le patron de la formation, Aziz Akhannouch a appelé El Otmani « à préserver sa majorité gouvernementale ».
« Nous sommes vos partenaires, nous vous avons facilité la tâche, et nous ne vous avons posé aucun problème », a-t-il dit à l’adresse d’El Otmani accusé par les Indépendants de s’être « moqué d’eux ».
Akhannouch a, de même assuré « n’avoir jamais évoqué le gouvernement depuis qu’il a pris en main le RNI ».
Il a rappelé dans ce sens, que le chef de gouvernement a tenu ces propos hostiles au RNI « 24 heures seulement après le discours du Roi devant le parlement dans lequel il a appelé les partis politiques à transcender les querelles politiques étroites et à se concentrer sur l’action ».
Pour ce qui est des tractations ayant précédé la formation du nouvel exécutif, le patron du RNI a exprimé son étonnement que « le contenu de l’entrevue entre le Roi et le chef du gouvernement ait fuité ».
Akhannouch n’est pas le seul à en vouloir à El Otmani. Mohamed Aujjar, membre du bureau politique de la Colombe, a abondé dans le même sens pour souligner que « les propos tenus par le patron de la Lampe sont indignes d’un chef de gouvernement ».
Se livrant à une comparaison avec l’ancien premier ministre, Abderrahmane El Youssoufi, Aujjar a assuré qu’ »un chef d’exécutif est un leader, tenu d’instaurer la cohésion et l’entente au sein de son équipe ».
En remettant une couche, il a estimé que « depuis El Youssoufi, personne n’a pu combler ce vide et jouer ce rôle ».
Le RNI, sous la conduite de Aziz Akhannouch n’aspire qu’au développement du pays, a-t-il ajouté, affirmant : « quand nous prendrons en main la présidence du gouvernement, nous veillerons à instaurer un climat de confiance et d’enthousiasme pour attirer les investisseurs et placer le Maroc là où il mérite d’être ».
Et de conclure : « le RNI est fort et mobilisé derrière son patron, et ses membres sont unis par le militantisme et l’action et non les intérêts et les postes ».